ELIANE ROBIN





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Un long chemin


Les années 50 et 60 ne sont guère porteuses en termes d’éducation artistique. A cela, il faut ajouter que les outils à disposition sont eux-même en nombre très limité. Malgré tout, à tout âge, j’aime dessiner. Les cahiers de coloriage sont mes premiers compagnons d’art plastique. Ils me permettent d’ explorer l’effet que rendent les couleurs.

Puis j'explore tous azimuts. Dès que la vie me le permet, j'expérimente différentes techniques de peinture : huile, gouache mais aussi fusain, crayon, sanguine.

L’accès au temps libre, la retraite, me permettra d’approfondir ce que mes tâtonnements estivaux m’avaient révéléNourris de lectures,  d’émissions de radio (Jean de Loisy pour Les Regardeurs, Arnaud Laporte pour La dispute) de télévision (PaletteD’art d’art, les films de Christopher Nolan etc...) et de nombreuses visites d’expositions autorisées par la  fabuleuse richesse de la région parisienne, je me sens alors prête. Quelques cours proposés par la ville et l’université Denis Diderot confortent les tentatives faites antérieurement. De cette déambulation viendra mon goût pour la découverte et le goût de laisser aller mes pinceaux, mes crayons. J’aime assez me laisser surprendre, voir les formes et les impressions naître au fil de mes peintures. Ce goût n’a fait que s’affirmer. C’est sans doute pour cette raison que je me suis adressée à l’aquarelle et que j’ai gardé cette compagne



Ma démarche


Le dialogue permanent de l’eau et des pigments permet d’aller à l’aventure. Bien entendu, l’expérience restreint la part d’incertitude. Mais, avec l’eau, on ne sait que rarement à quoi s’attendre vraiment. Il faut accepter de ne pas avoir le dernier mot. Peindre à l’aquarelle c’est jouer avec l’aléatoire, faire évoluer son projet comme une pensée évolue du dialogue avec d’autres. L’arrivée n’est que rarement ce qui avait été imaginé au départ. 

L’habitude de naviguer à vue me permet aussi d’être à l’écoute de ce que j’éprouve. Les thèmes de mes aquarelles varient à l’infini. Les évènements et les rencontres y jouent un rôle essentiel. Néanmoins certains sujets reviennent comme des leitmotifs : les paysages urbains, les arbres. J’aime la ville. Elle me parle. Ma ville ne tue pas l’imaginaire. Elle le stimule. Elle permet la rencontre des autres. Ces grands immeubles aux centaines de fenêtres trahissent l’existence de multiples histoires de vie. Le soir toutes ces loupiottes marquent les rives des artères de la ville. C’est par elles qu’il est possible d’aller vers d’autres gens, de découvrir d’autres mondes. 

Pendant longtemps je suis partie de photos. Aujourd'hui, j'aime jouer avec les rythmes et les couleurs. Les impressionnistes ont été mes repères pendant très longtemps et  je garde en tête leur travail avec la lumière. Je voudrais, comme eux, parvenir à traduire des atmosphères, des émotions.   

Mon activité de peintre aujourd’hui


Depuis 2018, mes aquarelles sont exposées au restaurant « Le rue Parmentier » 33 avenue de la Résistance (www.lerueparmentier.com ). Je change les tableaux exposés tous les six mois. Hormis la stimulation que représente cette situation, partager mes peintures et ce qu’elles représentent est un vrai bonheur. 



J’ai exposé avec une amie, Annick Bailly, à la « Galerie éphémère»  en décembre 2019. Je suis adhérente à l’association « L’art à vous », artothèque de Montreuil qui loue les travaux des peintres adhérents (https://www.lartavous.com/ ). Je participe au groupe « Vincennes-aquarelle », et participe à ses expositions et j'expose dans le cadre des Portes Ouvertes de Montreuil.


Mais au bout du compte, il est une chose que je sais aujourd’hui. Peindre c’est avant tout regarder. Voir ce qui n’apparaît pas immédiatement,  comprendre ce qui est dit. Choisir un sujet c’est distinguer parmi la multitude de sujets celui qui vous affecte suffisamment pour avoir besoin de le déchiffrer, l’intérioriser avant de le restituer chargé de soi, son passé, son présent. C’est pourquoi peindre c’est se révéler. Exposer c’est s’exposer. Avec Zao Wou Ki, je dirais que « Les toiles sont les pages des journaux intimes des peintres ».

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